Lundi 7. juillet 2021

HORS COUPS VERSUS COÛTS DE LA VIRILITÉ

Chères amies,

Quelques réflexions, encore et toujours, sur la vie et nos actions. Nos clubs, urbi et orbi, se démènent depuis 100 ans maintenant, autour des questions de droits des femmes, et celles non moins importantes des violences diverses et variées que nous subissons à des degrés, eux aussi, divers et variés. Et de récolter par exemple des fonds pour les maisons qui accueillent les femmes violentées et leurs enfants et de soutenir avec HORS COUPS-DAO, un projet de formation pour un meilleur accueil des enfants justement. Et de participer aux Orange Days chaque année.

Épée de Damoclès

Tout cela est bien beau, mais voilà que, parfois, souvent, j’en suis venue à me dire que si les hommes étaient éduqués différemment, si la société ne tolérait vraiment plus du tout la violence, si on cessait d’élire démocratiquement des brutes, peut-être que nous n’aurions pas toujours à prendre sur nous, à nous défendre, nous cacher, bref nous n’aurions pas toujours cette épée de Damoclès sur la tête. Bon, jusque-là, je pensais en termes de justice, d’éducation, de politiques publiques et d’action sociale.

Coût de la virilité

Et voilà que je tombe en mars dernier sur un article du journal Le Courrier qui évoque le livre d’une historienne française, Lucile Peytavin, dont le titre m’interpelle : Le coût de la virilité. Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme des femmes (Anne Carrière, 2021). Cette approche ouvre d’autres perspectives.

Terribles pourcentages

L’autrice révèle des pourcentages évocateurs: les hommes représentent 84% des auteurs d’accidents de la route mortels ; 92% des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège (niveau cycle d’orientation chez nous), 90% des personnes condamnées par la justice, 86% des mis en cause pour meurtre, 97% des auteurs de violences sexuelles, etc. C’est vrai que le palmarès est éloquent. Elle poursuit en invoquant les dizaines de milliards d’euros que l’État français dépense en services de police, judiciaires, médicaux et éducatifs pour y faire face. (Partie III de son livre).

Changements possibles

Dans les deux premières parties, elle démontre que les comportements des unes et des autres sont appris et se perpétuent de génération en génération. «Concernant la virilité, l’éducation donnée aux garçons est la clé de voûte de ce paradigme. Les conséquences négatives sont considérables et touchent tous les individus de façon plus ou moins systématique, avec plus ou moins de gravité ».

A lire absolument

On peut donc rêver changement et imaginer récolter des fonds pour des projets culturels, organiser des Journées Orange de lecture, de théâtre et de cinéma…

A propos de cinéma et en lien avec CAMERA AU POING, et le film Imani, je vous conseille la lecture d’un autre livre remarquable qui permet de comprendre de l’intérieur ce qu’est la traite des femmes : Herbjög Wassmo, immense écrivaine norvégienne : Un verre de lait, s’il vous plaît (Gaïa éditions, 2007). Aussi bouleversant que les romans de Toni Morrison sur les stigmas de l’esclavage.

Vous avez dit tchat !

Et je termine avec une note plus gaie, soit le tchat du 24 juin dernier, car le Soroptimism c’est aussi, et surtout, la joie et l’amitié. Des fidèles et deux nouvelles enthousiastes qui ne pouvaient jamais se libérer jusqu’alors, parce que donnant des cours à la même heure. Eh oui, les Soroptimists sont des femmes actives. Ravies d’être là, elles ont parlé zooms, réunions, moments festifs et fêtes de Noël virtuelles avec chansons en suédois, biscuits suédois et danses nordiques…

Une autre a rappelé les 50 ans de son club de Winterthur le 18 septembre prochain, notez la date si jamais. Et enfin, une fidèle a annoncé Bad Ragartz (notez le jeu de mots), une magnifique exposition, de sculptures en plein air, une centaine d’œuvres à découvrir à Bad Ragaz, vous vous en doutiez.

Sur ce, je vous souhaite un bel été et vous retrouve dans le SI-Forum et pour notre prochain Tchat après l’été, soit le jeudi 23 septembre 2021.

Brigitte Mantilleri

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Légende : Grappa vous souhaite un bel été : Wouaf !