Chères amies,

Tout d’abord une belle et si possible bonne année à vous toutes et à vos proches.

Ensuite, vous dire combien j’ai été ravie de voir et revoir certaines d’entre vous jeudi soir, 27 janvier 2022, pour notre chat.

Et d’entendre Lena John, secrétaire générale de la DAO (Dachorganisation Frauenhäuser Schweiz und Liechtenstein), nous raconter ce qui a été mis en place depuis 2020, période de mes premiers contacts avec cette organisation.

Petit rappel pour celles qui ne sont pas forcément au courant des tenants et aboutissants. En fait, alors que je cherchais le volet social de mon projet de l’Union, on commençait à beaucoup parler de féminicides, et puis la Convention d’Istanbul était remis en cause. Bref tout cela m’inquiétait et j’ai appelé la responsable de la maison genevoise (AVVEC) qui m’a guidée vers celle de la maison de Bienne, membre du comité de la DAO, qui m’a parlé de la question épineuse de l’accueil des enfants, sur la table depuis des années, mais bloquée par manque de fonds, de temps et de personnel. Le contact s’est ensuite fait avec la DAO et il se trouve qu’au comité, Iris Burkhalter connaissait bien la responsable de Zurich, aussi membre du comité, et que plusieurs clubs avaient déjà soutenu la Maison pour femme victimes de violence conjugales de leur canton. La boucle était bouclée, le soutien unanime.

Nous leur avons donc demandé un projet et un budget. Choses faites et nous avons reçu depuis deux rapports intermédiaires sur l’avancée des travaux. Nous avons également eu plusieurs échanges par courriel, par zoom et deux rencontres en présence.

La DAO comme l’a bien dit Lena John est donc constituée du secrétariat général, poste occupé à 70% depuis que des fonds sont arrivés. Et d’un comité de quatre personnes, des femmes qui travaillent dans l’une ou l’autre maison et sont donc passablement débordées.

Elle précise aussi que chaque année, les maisons reçoivent autant de femmes que d’enfants, 2000 moitié-moitié en 2021, mais que par contre moins d’argent est alloué pour ces derniers, ce qui est étrange.

Maintenant, grâce à nos fonds alloués à la DAO, grâce à vos dons et actions diverses et variées, la DAO a pu organiser un atelier en septembre 2021 qui a réuni 40 personnes de 20 maisons différentes : « un immense succès, nous étions vraiment ravies. C’était donc un atelier interne destiné à échanger sur nos pratiques, sur ce qui manquait, ce qui se faisait, sur des projets. Nous avons échangé du matériel destiné aux enfants. Beaucoup d’idées ont émergé et surtout, nous avons pu constater combien il était important d’échanger au niveau national, de nous renforcer au fond. »

 Questions des Sorops présentes:

Jusqu’à quel âge les enfants sont-ils accueillis ?

Réponse : jusqu’à 18 ans, mais on doit faire attention si un adolescent de 18 ans se retrouve dans un foyer avec des jeunes filles. On trouve alors d’autres solutions pour la mère et l’enfant bien sûr. La durée de séjour est de 1 jour à 1 an et la moyenne helvétique est de 39 jours.

Les personnes qui travaillent dans les maisons sont-elles bénévoles ?

Réponse : Non, au départ beaucoup de bénévolat, mais maintenant elles sont toutes des professionnelles. Par contre des liens avec les bénévoles se tissent. Des bénévoles organisent par exemple des visites avec les femmes ou bien les aident dans une recherche d’appartement.

Existe-t-il un accueil pour les hommes victimes ?

Réponse : Je sais qu’à Genève le Pertuis* accueille aussi les hommes

mais ce n’est pas formalisé et organisé ailleurs pour le moment.

Les prochaines étapes sont :

• un autre atelier en automne 2022 mené par des expert-es externes sur des questions comme la pédagogie du traumatisme, la violence au sein des maisons, etc. ;
• élaborer une charte de protection des enfants au niveau national ;
• mettre sur pied une campagne de sensibilisation nationale ;
• financer des projets concrets pour des maisons : des matelas épais pour le sport à Zurich, des éléments pour un place de jeux à Fribourg, etc.

Et puis le chat s’est achevé sur un tour d’écran enthousiaste, chacune évoquant ce que son club avait mis sur pied pour récolter des fonds pour le projet en 2022 : vente de bouquets en porte à porte, achat de bouquets par les membres qui les offrent ensuite autour d’elles, événement en août pour être sûr côté pandémie…Bref, une solidarité à toute épreuve pour une cause qui nous tient à cœur et en lien avec les objectifs de nos Orange Days.

Pour plus d’infos : https://www.frauenhaeuser.ch

*Le Pertuis : Parmi les 13 places disponibles (adultes et enfants) 10 places sont réservées pour les personnes victimes et 3 places sont disponibles pour les personnes auteures.

Janvier 2022
Brigitte Mantilleri,
Votre présidente