Club de Martigny: Tulipes printanières pour l’Association Vacances familiales

Le club soroptimist international de Martigny, club service de femmes engagées dans la vie active, a lancé une vente de tulipes au marché de Martigny, le jeudi matin 10 mars 2016. Bénéficiaire de cette action, l’Association Vacances Familiales, une structure qui offre des vacances encadrées à des familles en situation difficile. Le point avec Christophe Thétaz, porte-parole de l’Association et coordinateur social, et Damien M., participant devenu cuisinier bénévole et membre du comité.

Comment est née l’Association Vacances familiales ?

Christophe Thétaz :L’Association a été officiellement fondée en 2014 par un groupe de représentants des institutions, de parents et de travailleurs sociaux, dans un esprit de solidarité envers des familles en difficulté. L’objectif était de mettre sur pied des weekends, des semaines de vacances durant lesquels les parents et les enfants pourraient se retrouver dans un contexte apaisé et profiter d’une nouvelle énergie pour renouer les liens familiaux. Tout cela dans un encadrement sécurisant et valorisant la personnalité de chacun.

Quel genre de familles participe à ces vacances ?

Christophe Thétaz : Contrairement aux idées reçues, il n’existe pas de profil type de participants à ces vacances.

La précarité peut survenir dans la vie de chacun d’entre nous, suite à une maladie, une rupture, un accident, une addiction ou une difficulté d’intégration. Il s’agit néanmoins souvent de personnes fragilisées, parfois mises sous curatelle, à cause d’un problème professionnel, psychologique ou relationnel. La plupart du temps, ce sont les institutions ou l’OPE (Office de protection de l’Enfant) qui les mettent en contact avec nous.

Quel type d’encadrement offrez-vous ?

Christophe Thétaz : Nous invitons les participants à des activités très simples, comme le bricolage, les jeux de société, les activités en plein air (badminton, grimpe, marche, natation), en montagne. Dans ces moments, le regard des enfants envers leurs parents se transforme et vis-versa. Les qualités de chacun sont mises en évidence et cela favorise l’estime de soi. Les vieux schémas conflictuels s’apaisent, les difficultés du quotidien sont relativisées. Bien entendu, des professionnels bénévoles et des stagiaires de l’HETS chapeautent toutes ces activités, afin d’assurer un climat favorable.

Que vous apporte l’Association, en terme humain ?

Christophe Thétaz : Ce qui m’interpelle, c’est l’espoir immense des familles. J’ai l’impression que, malgré des parcours de vie difficiles, les participants gardent toujours foi en un avenir meilleur. C’est très impressionnant et ça me fait relativiser mes propres difficultés du quotidien, m’aide à poser des priorités.

Damien M. : Pour ma part, j’ai d’abord été participant avant de devenir cuisinier bénévole. J’avais un problème d’addiction à l’alcool et j’étais sous curatelle. Je faisais le tour des services sociaux avec l’impression d’être un pion et plus vraiment maître de ma vie. Ces vacances ont été une vraie bulle d’oxygène. Elles m’ont donné l’impulsion pour reprendre ma destinée en main. J’ai réappris les gestes tout simples d’un papa : partager des moments de plaisirs en jouant au badminton, mettre des limites sans me culpabiliser, ni me prendre la tête. Depuis, je suis sorti de la curatelle et j’ai décidé de devenir cuisinier bénévole durant les vacances, en signe de reconnaissance. Je me suis fait aussi plein d’amis, car durant ces séjours, tout le monde est dans le même bateau. Il n’y a donc pas de jugement. Juste l’envie de s’en sortir.

Quel avenir voyez-vous pour l’Association ?

Christophe Thétaz Dans une société compétitive et axée sur la performance, le regard des gens est souvent suspicieux à l’égard des personnes assistées des services sociaux. Pourtant, les familles en situation de précarité font de plus en plus appel à nous. Nous allons continuer à organiser des vacances, tout en essayant de garder cet esprit d’échange et de respect profond de la personne humaine. Il s’agit de construire des vrais liens sociaux, un réel partenariat avec tous les participants.

Le mot de la fin ?

Damien M.Il faut toujours garder l’espoir ! Rien n’est définitif. Tout change très vite et il faut essayer de ne pas s’isoler, de tisser des liens avec d’autres personnes pour garder confiance en soi. C’est ce que j’ai appris en fréquentant ces vacances familiales.